LA HUPPE – TRAVAIL EN COURS / EXTRAIT ORDINAIRE N°7

Quand est-ce-que se termine l’autodestruction ?

Encore un peu, encore un peu jusqu’à la fin. S’écorcher. Tu pourrais être une autre, ce serait la même chose. Ce n’est pas le coeur qui parle, c’est mon élaboration. J’ai la forme confuse du chaos que l’on admire. J’aime courir sans direction pendant nos étreintes. Délivrance par la pulsion.

Nos haleines, notre crasse que l’on fait dégoûter de nos pores.

Et puis ma mollesse sort comme une larve visqueuse de ton cul fané. Tu m’emportes. Tu me laisses tomber plus loin. Nos coeurs se débattent ensemble et se dénouent avec nos restes.

Ils ont des odeurs fortes et des émotions faisandés. Ça n’a pas l’air de te déplaire. Nous sommes pour l’instant un monceau de visions bancales, de désirs illuminés, de beauté éventrée.

Il paraît que tout mérite sa place. Il paraît qu’un sens existe. Il paraît que les formes les plus repoussantes ont droit à notre considération parce qu’elles sont le témoignage de gestes plus grands qu’elles.

Je nous sens dans mon sang. Mon sang nerveux.. Je vibre dans l’intestin. Pas plus haut. Mon coeur est loin. Il ne bat que pour moi. Pour l’instant notre lien est un plage après les tempêtes de l’hiver : un série de possibles en pointillés. Un possible frais et horizontal. Un banquet de poésie à perte de vue.

Le grain roule, la feuille tombe, ton pouce caresse ma paume.

Il y a des tas de papiers sur ton bureau. Tu travailles seule et beaucoup. J’en suis jaloux. Tout m’est dû. J’ai besoin de tes caresses, de prendre tes cheveux dans mes mains et de te faire des tresses. Je ne vis que dans mon rêve. Que dans mon aventure nombriliste.

Ecrire à partir de ma chair solitaire, pour évacuer. Evacuer ma course vers ce dénouement inévitable.